Etienne Beudant, surnommé “l’écuyer mirobolant” par le général Decarpentry, est un écuyer français, né à Paris le 30 décembre 1863 et mort en 1949.
Vie équestre
Élève du général Faverot de Kerbrech, formé à Saumur comme officier de cavalerie, Etienne Beudant appartient à la lignée bauchériste des écuyers français. Il appliqua notamment le précepte célèbre de Baucher, “mains sans jambes, jambes sans mains”, qu’il transforma en “mains sans jambes”.
Son talent personnel et son habileté à cheval ont été saluées par quelques-uns de ses contemporains (voir ci-dessous), mais dans l’ensemble, le capitaine resta dans l’ombre.
Toujours en recherche d’une équitation légère, Beudant travailla sans relâche avec ses chevaux et écrivit plusieurs ouvrages. Il voulut montrer que même des chevaux modestes pouvaient donner de grands résultats.
Ce qu’en pensaient ses contemporains :
Général Decarpentry : « Beudant est l’écuyer le plus mirobolant que j’ai jamais rencontré – je n’ai pas connu d’exécutant pouvant lui être comparé – J’ai vu Mabrouk et son travail de haute-école tenait de l’invraisemblable. »
Voici le passage d’une lettre que le Général Decarpentry adresse à Beudant en 1920 :
« … Permettez-moi de bien préciser deux sens différents du même mot : Écuyer – Dans son véritable sens, l’écuyer est un virtuose de l’art équestre, un artiste joignant à toutes les connaissances théoriques de son art une technique impeccable et la « maestria » dans l’exécution. Je vous considère donc comme un écuyer éminent, et j’arrête de suite votre protestation : il s’agit d’une définition et non d’une flagornerie. Je suis rempli d’admiration par l’énumération de tout ce que vous obtenez de vos chevaux et que je n’oserai certainement jamais demander aux miens. – Au sens de l’École de cavalerie, Écuyer veut dire « instructeur d’équitation », et c’est seulement dans ce sens que je suis un écuyer. Je suis par-dessus tout un « pion » de l’enseignement équestre, une manière de « frère ignorantin » de l’équitation. J’ai toutes les peines du monde à obtenir de mes chevaux la légèreté aux trois allures et je crois fort que je n’y arriverais certainement pas sans passer par la longue filière de tous les assouplissements locaux, méthodiquement gradués et patiemment suivis. Votre virtuosité vous permet de vous en passer et je ne vous en admire que davantage. Par exemple, je me permets de croire qu’il serait extrêmement dangereux pour la moyenne des cavaliers d’en faire autant, ainsi que vous en semblez en envisager la possibilité… »
Colonel-vétérinaire Monod (Directeur du Service Vétérinaire des Troupes et Chef de l’élevage au Maroc) : « Une maîtrise de soi absolue, une patience à toute épreuve, la fermeté alliée à la douceur, une observation soutenue, un jugement sûr, une position impeccable, toutes ces qualités, Beudant les possède à un degré tel que dans les dressages de ses chevaux, les mécomptes sont inconnus. »
Général Henrys (commandant en chef au Maroc de 1915-1916) : « J’ai vu travailler tous les grands écuyers de ma génération, entre autres le général l’Hotte. Aucun ne m’a laissé l’impression de perfection idéale de Beudant. »
Trois anciens Écuyers en chef l’École de cavalerie de Saumur : – De Contades : « …fait preuve en équitation d’un véritable talent. » – Danloux : « Quelle joie j’aurais… de me faire critiquer par un Maître comme vous. » – Lesage : « Vous avez su admirablement mettre en valeur les grands principes qu’appliquait si bien le général Faverot. » – Margot : (sur une photo dédicacée) : « Au capitaine Beudant, notre maître à tous, le commandant Margot, Écuyer en chef à l’École de Cavalerie, en toute humilité. » – Général Donnio : « On ne peut pas parler de l’équitation de Beudant, c’était un sorcier !. »
Citations
Mes principes de dressage qui veulent le cheval léger aux éperons autant qu’à la main, qui n’admettent pas les déplacements d’assiette comme aides et qui laissent le cheval agir de lui-même dès qu’on lui a donné la position. (Extérieur et Haute École)
Observer le cheval libre, réfléchir…
Demander souvent; se contenter de peu; récompenser beaucoup (qu’il reprend de Faverot de Kerbrech)
Le dressage se résume à ceci : légèreté de la bouche, légèreté des hanches, accord des effets des aides.
Ouvrages
1923 : Extérieur et Haute École
1929 : Dressage du cheval de selle
1934 : Souvenirs équestres
1945 : Mains sans jambes… Notes et souvenirs
2005 : Vallerine – Le testament d’un écuyer (publié à titre posthume)