Regardez les bien, ces écuyers de Saumur, à qui le noir sied si bien. Ce n’est pas, comme on l’a trop lu, le noir du dépit, du deuil des illusions, du monastère, de l’intégrisme, de la retraite, encore moins des farouches guerriers. C’est au contraire, la magnifique couleur de l’humilité et du don. La tenue des grands artistes car s’ils sont en noir, c’est pour que seuls les chevaux dans la lumière. Ils s’effacent devant l’œuvre vivante qu’ils ont sculptée, jour après jour, avec leurs doigts, leurs jambes, leur bassin, leur cœur, leur tête.
Pour les saisir, les prendre en mouvement, les admirer au travail, seul convient le noir et le blanc, c’est ce qu’a compris Alain Laurioux, grand photographe du silence et du relief, ennemi du folklore, de l’épate et de la pose, dont on sent bien que, afin d’en restituer la magie, il partage la vie amoureuse des chevaux et de leurs cavaliers. Si ces images sont si belles, c’est qu’elles semblent avoir été volées.
Saumur s’accommode mieux de l’indiscrétion que de la représentation « L’Éloge est de Jérôme Garcin, qui rend hommage à Alain Laurioux. C’est en décembre 1980, après un voyage photographique, autour du monde que ce dernier entre à l’École Nationale d’Équitation comme… palefrenier. Pendant six années, il assiste des écuyers comme Tristan Chambry, Patrick le Rolland, Florence Labram, Alain François. En 1986, l’École a besoin d’investir dans la photographie et l’audiovisuel. Alain Laurioux abandonne les écuries pour se consacrer à l’image. Les présentations du Cadre noir se développent et Alain Laurioux assure leur régie (lumière et son).
Il est aujourd’hui le régisseur général dont il assure la conception, l’environnement scénographique et la coordination. Depuis Alain Laurioux est sollicité pour l’illustration de nombreux ouvrages consacrés aux chevaux. Sa sensibilité et ses compétences techniques en font un personnage incontournable de l’École Nationale d’Équitation.
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